Oubliez les clichés et venez danser un rock jeune et contemporain

Enseigner le rock 4 temps dans le respect des principes de la danse de couple

Le rock 4 temps vient du swing qui a été amené en Europe par les Américains après la Seconde guerre mondiale. Les Français ont simplifié cette danse en la faisant passer de six à quatre temps (on retrouve cette simplification dans d’autres pays européens: le disco fox en Allemagne ou le modern jive au Royaume-Uni par exemple).

La moyenne d’âge des cours est jeune pour un cours de danse de couple, les élèves ont pour la plupart dans la vingtaine ou la petite trentaine. C’est plus proche de la moyenne d’âge qu’on trouve dans les cours de danses latines que dans un cours de danse de salon / danse sportive.

L’objectif de Cédric et de son équipe de professeurs est de démocratiser le rock 4 temps. Mais il souhaitent le faire avec sérieux, en s’éloignant du bricolage qu’on pouvait parfois trouver en rock à ses débuts. S’éloigner du bricolage c’est pour Cédric respecter certaines normes de la danse de couple: le guidage, l’ancrage, le respect de la ligne de danse, la connexion entre les danseurs. Ces éléments cruciaux en danse de couple étaient malheureusement trop peu présents dans certains apprentissages à l’emporte-pièce du rock 4 temps (par exemple le rock dansé dans les rallyes).

Ainsi, outre le “rock de rallye”, de nombreuses terminologies s’appliquent au rock 4 temps: rock étudiant, rock moderne, rock versaillais, rock mayonnaise, rock essuie-glace… Quelques-unes sont relativement péjoratives (“essuie-glace” ou “mayonnaise” par exemple, en référence à un mouvement répétitif et mécanique des bras). Pour Cédric c’est justement le fait de ne pas respecter les codes de la danse de couple (guidage, ancrage, connexion..) qui conduit à cet aspect répétitif lors de l’apprentissage. Et c’est ce qu’il cherche à tout prix à éviter dans ses cours.

En rock 4 temps, contrairement au rock 6 temps, il n’y a pas de pas de base: “c’est juste deux temps vers l’avant, deux temps vers l’arrière” me dit Cédric. Le plus important n’est donc pas ce qui se passe au niveau des pieds mais ce qui se passe au niveau du buste. C’est le placement du buste qui permettra d’ouvrir la porte à la danseuse ou au danseur.

La progression en rock 4 temps

Les groupes sont relativement importants avec en moyenne 30 danseurs et danseuses par séance. La parité est globalement respectée. On change souvent de partenaire au cours d’une séance, même si les personnes venant en couple peuvent danser ensemble toute l’heure.

En rock 4 temps on peut aller aussi loin qu’on veut, chez les danseurs experts on a l’impression que tout est chorégraphié, alors que les nouveaux pratiquants, au début de l’apprentissage, auront tendance à répéter les mêmes séquences. Cédric me dit que la progression standard des élèves assidus est la suivante. A la fin de la première année ils arrivent à danser une chanson complète sans trop se répéter. A la fin de la deuxième année, ils dansent une chanson sans faire deux fois le même mouvement. A la fin de la troisième année on danse en jouant avec son partenaire.

J’ai assisté à un stage d’initiation de 3 heures. C’est une bonne durée pour commencer a acquérir les bases. Une des premières étapes est pour le cavalier et la cavalière d’apprendre la posture du buste et la position des bras et des mains. Les profs ne sont pas avares de métaphores monarchiques: le cavalier est un chevalier et la cavalière une princesse! Mais il y a aussi des analogies plus plébéiennes, la connexion des deux danseurs par les mains peut être vue comme un accordéon qui se comprime et se détend successivement. Une fois qu’on a les bases de la connexion on peut apprendre les tours sur soi, puis les traversées (quand le danseur et la danseuse permutent leurs places). Et on commence à lier les mouvements et les pas entre eux. Lors de ce stage d’initiation il y avait seize participant.e.s. Les profs font très fréquemment changer de partenaire, sauf pour les couples qui sont venus ensemble.

Tous les cours donnent lieu à une courte vidéo récapitulative filmée en fin de séance à laquelle les élèves peuvent accéder depuis un espace en ligne, ainsi qu’à une bibliothèque de 250 mouvements. Cela permet de retravailler tranquillement chez soi ce qu’on a vu en cours. Pas de cours pendant les vacances scolaires, mais les élèves ont la possibilité de louer la salle pour venir pratiquer sans prof.

Mon objectif n’est pas de former les “meilleurs danseurs du monde”, c’est avant tout que les gens prennent du plaisir.

Il y a aussi des cours d’acrobaties qui peuvent être accessibles après quelques cours de rock standard, mais qui demandent davantage de qualités athlétiques. C’est là qu’on va travailler des figures plus ou moins acrobatiques, avec, par ordre de difficulté: les penchés (le danseur soutient la danseuse, celle-ci restant proche de la verticale), les tombés (le danseur la porte davantage), les portés (la danseuse n’a plus les pieds au sol), et enfin les jetés.

Danser en soirée et sur des musiques modernes

Cédric insiste, le rock 4 temps est une danse sociale, faite pour être dansée en soirée. C’est un des points forts de l’école, les nombreuses soirées organisées. Les cours sont très denses et quand on ne prend qu’une heure par semaine, il est vivement conseillé de venir pratiquer régulièrement en soirée si l’on souhaite progresser.

Les musiques diffusées, en cours mais surtout en soirée, sont très modernes (en général moins de 10 ans). Un des avantages du rock 4 temps par rapport à une danse latine comme la bachata par exemple est qu’on peut le danser sur la plupart des musiques modernes, sans avoir à les adapter ou à adapter sa danse. En effet la plupart des musiques modernes sont en 4 temps. Le pas fort de la danse tombera toujours sur le temps fort de la musique.

Pour une bonne soirée il faut une bonne salle, avec un sol qui glisse, suffisamment de monde (avec un équilibre garçons-filles) et une playlist qui donne envie de se bouger!

Des styles musicaux très variés sont proposés en soirée: rockabilly, variété, disco, funk, pop rock, électro, électro pop… Il suffit que le rythme soit suffisamment rapide, sans être endiablé (120 à 140 battements par minute (bpm) est l’idéal).