L’afro-jazz: entre danses académiques et danses afro-caribéennes

Un cours mêlant danses académiques et afro-caribéennes

Sabrina est une professeure de danse et chorégraphe qui mêle danses académiques (modern jazz en particulier) et danses afro-caribéennes. Il s’agit d’un style dénommé afro-jazz.

Elle a un parcours de danseuse très riche puisque parallèlement à sa formation en danses académiques (classique, contemporain et jazz), couronnée par un Diplôme d’Etat en danse jazz, elle a longtemps pratiqué le gwoka, une danse traditionnelle guadeloupéenne, ainsi que la salsa et la rumba afro-cubaines.

Sabrina insiste là-dessus, même si les influences afro-caribéennes sont omniprésentes dans son enseignement, elle n’enseigne pas pour autant la danse traditionnelle à proprement parler. Ses cours sont le résultat d’une véritable fusion.

Elle s’est également formée à la technique Dunham dont une des particularités est le mélange entre principes de la danse classique et influences afro-caribéennes. C’est aussi une technique qui insiste beaucoup sur le renforcement du centre du corps, les rythmes percussifs et la spiritualité de la danse.

Un cours pour toutes

Le cours est ouvert à tous les niveaux, indépendamment de l’expérience des danseuses: certaines viennent du modern jazz, d’autres ont fait de la danse africaine, d’autres enfin n’avaient jamais dansé auparavant. Pour rendre le cours accessible Sabrina s’attache à proposer systématiquement le même échauffement, pour que les débutantes puissent prendre leurs marques. Elle fait également attention à ce que les premières séances de l’année soient très progressives.

Lors de l’échauffement et du travail à la barre, je perçois à la fois l’influence du classique (visible dans le port de bras) et l’accent mis sur le renforcement musculaire, propre à la technique Dunham. Le travail à la barre se termine par un exercice de grands pliés. Encore une fois on retrouve toute la terminologie des danses académiques dans ce cours d’afro-jazz.

Dans le cours auquel j’assiste, la chorégraphie intègre des éléments de danses haïtiennes, elles-mêmes inspirées du vaudou. Par exemple des mouvements de yanvalou qui font intervenir un travail important de la colonne vertébrale et dans lesquels les danseuses jouent de leur jupe.

Autre spécificité de l’afro-jazz justement, l’utilisation de la jupe. Durant le cours les participantes vont revêtir une jupe, car celle-ci est partie intégrante de certains mouvements des danses afro-caribéennes.

Sabrina propose pas mal de travail d’isolation et intègre également dans ses cours des moments d’improvisation et d’interaction entre élèves. En effet pour elle l’échange entre les partenaires est très important.

Musicalement elle utilise des morceaux modernes, pour beaucoup issus de la diaspora africaine, et toujours très rythmés.

Une approche multidisciplinaire

L’approche de Sabrina est multi-disciplinaires puisqu’elle a également fait du théâtre, du chant gospel et des percussions.

Chanteuse, elle n’hésite pas à demander à ses élèves de vocaliser le rythme de la danse par des onomatopées. Cela peut aider certaines à mieux synchroniser leurs mouvements et à être en rythme avec la musique. Lors du cours, Sabrina insistera beaucoup sur la nécessité d’être dans le temps de la musique: « en danse il faut penser au mouvement suivant, alors même que l’on est dans le mouvement présent. »

Et en tant que comédienne elle est sensible au fait que la danse peut servir à raconter des histoires. Elle met ce principe en pratique lors du gala de fin d’année donné par les élèves, et qui est en général centré sur un thème.

Sabrina donne également des séances de coaching privé aux danseuses professionnelles qui veulent s’initier à la technique Dunham ou à l’afro-jazz.

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