Flamenco aux pieds nus : influences orientales et tziganes

Le « flamenco pieds nus » : flamenco traditionnel et influences orientales et tziganes

Le flamenco est connu pour ses frappés de pied sonores réalisés par des danseuses et danseurs portant des chaussures adaptées. En créant sont style de « flamenco pieds nus », Valérie a souhaité en proposer une version revenant aux origines de la danse, dans laquelle le son des pieds se fait plus discret. En effet, sur les premières gravures représentant la danse flamenca, les gitanes qui le dansent ne portent pas de chaussures et les danses du Nord de l’Inde probablement ancêtres du flamenco se dansent également pieds nus. Valérie peut ainsi  développer davantage le travail du buste, des bras et des mains.  Son style n’est pas orthodoxe mais est métissé d’influences de danse orientale, de danses gitanes et nourri de techniques corporelles telles que le yoga et le Qi Gong.

Un cours de flamenco ouvert à toutes et à tous

Dans ses cours de flamenco, on trouve des personnes de tout âge et aux niveaux variés. Il y a des débutantes en danse, certaines qui ont pratiqué la danse orientale, d’autres qui ont fait du flamenco classique… Les cours sont tous niveaux mais chacun y trouve son compte: sur une même séquence chorégraphique la débutante cherchera à acquérir le sens du rythme et les pas, tandis qu’une élève plus avancée pourra se concentrer davantage sur ses bras, ses mains et cherchera à donner du caractère à sa danse. Le groupe du cours auquel j’ai participé comptait une douzaine de femmes… mais pas encore d’hommes au grand dam de Valérie ! (elle me dit qu’elle avait l’habitude d’en avoir davantage quand elle enseignait au Royaume-Uni et en Belgique).

Le flamenco permet d’exprimer toutes les catégories de sentiments. L’énergie qui s’en dégage n’est pas uniforme, mais plutôt ondoyante et parfois même erratique : il y a des accents, des moments de fougue, de calme. On contient et on libère successivement la tension en flamenco.

Les difficultés du flamenco résident dans sa rythmique et dans la coordination des mouvements. Mais pour Valérie, il ne faut surtout pas se laisser décourager par la difficulté rythmique. « Certains débutants me disent qu’ils ne comprennent rien au rythme, mais ce n’est pas insurmontable, on va décoder, décortiquer ensemble » me dit-elle. Plus que la technique, ce sont les possibilités expressives du flamenco qui l’intéressent :  « Le flamenco permet d’exprimer toutes les catégories de sentiments. L’énergie qui s’en dégage n’est pas uniforme, mais plutôt ondoyante et parfois même erratique : il y a des accents, des moments de fougue, de calme. On contient et on libère successivement la tension en flamenco. »

Elle insiste beaucoup sur le fait que ses cours de flamenco sont ouverts à tous : « Le flamenco c’est une culture avant d’être une danse, c’est pour cela que c’est ouvert à tout le monde. On peut se jeter pleinement dans une culture si on le souhaite. » Son objectif est qu’à la fin du premier cours on ait dansé authentiquement, même si l’esthétique flamenca est un peu « écornée ». J’ai pu en faire l’expérience dans le cours auquel j’ai participé. Au bout d’une heure et demi, j’arrivais à raccrocher quelques wagons. On est très vite dans le mouvement de la danse ! L’intensité physique du cours est relativement modérée. Avec un cours par semaine et de l’assiduité, après un an de pratique on a déjà une bonne base. On peut danser sur une rumba, un tango flamenco… Il est possible de rejoindre le cours à tout moment de l’année même si cela est plus délicat au troisième trimestre du fait de la préparation du spectacle.

Valérie joue la carte du collectif. Elle fait faire beaucoup de duos, de trios, d’exercices en ligne ou en cercle. Elle aime revenir aux traditions populaires du flamenco, celles des villages andalous où tout le monde connaissait quelques pas et où le flamenco était de la fête. Elle choisit une thématique par trimestre axée sur une danse et un rythme particuliers (fandango, solea, tientos…), sauf au troisième où l’on prépare le spectacle. Elle propose aussi des stages, ouverts à tous quel que soit son niveau et donne également des cours hebdomadaires de Sévillane, la danse des feria dansée dans toute l’Espagne.

Et également sur Haut les cours!… Yasmine Louati a pour la danse orientale une démarche assez proche de celle de Valérie, découvrez ses cours marqués par leur métissage et leur caractère contemporain. Vous pourriez également être intéressés par les cours de l’association Danser le tango: du tango argentin mais également des cours de danses folkloriques comme la chacarera.

Les recommandations du professeur

• Les films de Carlos Saura, de Noces de Sang en 1981 à Flamenco Flamenco en 2010 en passant par Carmen, Sevillanas, Salomé, Iberia…
• Les films de Tony Gatlif, surtout Latcho Drom (1993) et Vengo (2000).
• Rocio Molina, « une danseuse flamenca avant-gardiste subliment talentueuse ».
• Renaud Garcia-Fons et David Dorantes, qui ont fait respectivement entrer la contrebasse et le piano dans le monde du flamenco.