Horaires et lieux
- Depuis la rentrée 2024 Caspar ne donne plus de cours hebdomadaires à Paris mais uniquement des stages
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Stages à venir
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Caspar est un professeur donnant des cours d’improvisation à Paris au sein de l’école qu’il codirige avec son compère Florian et au sein de ses propres ateliers. J’ai beaucoup apprécié son enseignement car son approche détonne un peu dans le monde de l’impro amateurs. Il accorde énormément d’importance au jeu corporel de l’improvisateur et à l’énergie sur scène. Non pas qu’il ne soit pas intéressé par la narration et les dialogues. Mais selon lui, un jeu corporel riche et précis aide à créer l’imprévisibilité manquant parfois à certaines scènes d’impro, certes bien construites, mais sans saveur ni couleurs. Il est aussi un peu iconoclaste et provocateur par rapport aux préceptes traditionnels du théâtre d’improvisation et j’ai trouvé cela rafraîchissant :
- lors d’une scène improvisé il considère qu’on n’a pas à dire oui à toutes les idées proposées par les partenaires ;
- la bienveillance est une condition de la pratique du théâtre d’improvisation allant de soi, pas un élément central sur lequel on construit tout ;
- et même si le collectif et la coopération sont essentiels, Caspar se plaît à titiller ses élèves en les invitant à “devenir le joueur dangereux, celui dont on a un peu peur et qui amène la scène vers des contrées inexplorées et pleines d’intérêt”.
Tenez-vous le pour dit, avec Caspar vous allez pratiquer une improvisation tonique et dangereuse !
On aime
- L’improvisation conçue comme une pratique exigeante
- L’apport du théâtre physique et l’importance accordée au corps et à la gestuelle
- Caspar aime battre en brèche certains clichés de l’impro amateurs: c’est rafraîchissant !
Des cours d’improvisation inspirés du théâtre physique
Lorsqu’il s’agit de construire une scène, le débutant en impro (et parfois même le confirmé) a souvent tendance à se focaliser exclusivement sur la parole pour créer une histoire, en oubliant de faire vivre la scène grâce aux gestes et au corps. Caspar propose des cours d’improvisation qui traitent de toutes les composantes de l’improvisation théâtrale (voix, corps, créativité individuelle, écoute des partenaires…) mais qui ont pour caractéristique d’accorder une importance toute particulière au corps et à la gestuelle.
Il ne suffit pas que l’histoire improvisée soit bien construite et les dialogues drôles ou intéressants. Il faut également que la scène soit incarnée physiquement par les comédiens. La principale leçon qu’il a retenue de l’enseignement de son mentor, Ira Seidenstein, est la suivante : “Use your body!”. C’est le précepte de base de tout théâtre corporel et physique. Il est simple dans son énonciation mais difficile à mettre en oeuvre. Cela demande du travail et dans le cours auquel j’ai assisté, Caspar demandait fréquemment à ses élèves, des débutants, de grossir davantage leurs gestes, d'”utiliser leur corps” au maximum.
Un autre axe fort de l’enseignement de Caspar est l’importance qu’il accorde à l’imprévisibilité dans le jeu et sa défiance vis-à-vis des recettes toutes faites. En impro, on peut vite se retrouver à appliquer systématiquement les ficelles que l’on connaît. Par exemple si vous savez parfaitement jouer une personne qui conduit une voiture, vous aurez tendance à vouloir introduire un personnage de conducteur dans vos scènes alors que l’histoire ne le justifie peut-être pas. C’est sécurisant et peut donner de bons résultats, mais à la longue le risque est de tomber dans des impros stéréotypées.
Investir le corps comme le propose Caspar permet justement de donner ses chances à l’imprévisibilité. Selon lui, c’est souvent un geste spontané un mouvement libre, qui va donner à celui qui l’a réalisé l’idée permettant de faire avancer la scène. Ainsi dans l’atelier que j’ai suivi avec Caspar il nous a demandé de faire des gestes spontanés puis de construire une petite scène à partir d’eux et cela marchait effectivement, les idées arrivaient !
J’aime beaucoup le tout premier spectacle des débutants car ils sont 100% honnêtes, c’est vraiment touchant. Ensuite ils commencent à appliquer des recettes et leurs impros deviennent plus prévisibles. Le tout premier spectacle est souvent le meilleur !
L’atelier hebdomadaire Impro Supreme: clown, théâtre, improvisation et création
L’atelier hebdomadaire Impro Supreme c’est à la fois du clown et du théâtre ; de l’improvisation et de la création. Le nombre de participants est limité à huit par séance pour assurer les meilleures conditions d’entraînement.
L’objectif proposé : développer la créativité, l’expression corporelle et l’autonomie de chaque participant. La parole n’est pas exclue, elle est seulement secondaire. Par le biais d’une méthode éprouvée vous allez apprendre non seulement des techniques mais des principes à partir desquels vous pouvez créer votre propre pratique.
Le niveau d’exigence : professionnel. Que vous êtes amateur ou pro (ou ni l’un ni l’autre), peu importe. Ce n’est pas un cours de loisirs. Ce n’est pas non plus un cours où “pro” ça veut dire sans amusement. Venez pour travailler, pour jouer, pour vous améliorer techniquement et artistiquement (voire humainement), enfin : pour vous amuser sérieusement.
Improvisation : libre, magnifique et réfractaire. C’est-à-dire ce n’est pas de l’impro théâtrale ordinaire. Vous ne serez pas permis de patauger longtemps. Dès que vous n’êtes plus dans le vrai (le corps d’abord) ou quand vous commencez à résoudre l’improvisation plutôt que de la vivre, c’est terminé.
Clown : faire techniquement ce que font les clowns. Vous allez faire du clown, pratiquer le jeu clownesque, non pas chercher à identifier “votre clown”. Vous allez sans doute apprendre beaucoup sur vous-même, mais cela restera une affaire privée entre vous et… vous-même.
Une vision du théâtre d’improvisation exigeante, qui valorise la prise de risques
La prise de risques est consubstantielle à l’impro. Caspar en a développé une vision intéressante. Selon lui, prendre un risque en impro c’est montrer au public que l’on aime vraiment ce que l’on est en train de jouer, que si l’on joue telle scène à tel moment c’est parce que cela répond à notre impulsion du moment. Le bon improvisateur aime ce qu’il joue et le montre fièrement! La mise en danger est là car peut-être le public et les partenaires de jeu ne seront-ils pas conquis. Prendre des risques c’est également oser le silence et la pause durant une scène, savoir refuser l’assistance d’une parole superflue ou d’une action brouillonne, qui certes permettent de se donner une contenance, mais n’améliorent en rien l’impro.
Caspar tient un discours légèrement iconoclaste et tonique sur le théâtre d’improvisation. Je dois dire que moi-même membre d’une troupe d’improvisation, cela m’a beaucoup séduit. Ainsi, c’est un lieu commun des méthodes d’improvisation de dire qu’il faut systématiquement accepter les propositions et idées de ses partenaires. Par exemple si lors d’une scène l’un d’eux introduit de la conflictualité entre vos deux personnages, vous êtes censé accepter cette situation de conflit, quitte à apporter un autre élément ensuite. Caspar me dit qu’il ne prône pas l’acceptation systématique: “les gens sont assez intelligents pour dire non à une idée dès le départ si elle ne les convainc pas”. Mais pour se permettre de dire non il faut évidemment proposer quelque chose à la place, si possible de meilleur.
Quand on improvise on ne peut pas atteindre la même qualité littéraire qu’en théâtre mais il faut viser la même qualité émotionnelle !
Caspar est également friand d’une approche assez théorique, voire intello de l’impro. On sent qu’il aime concevoir de nouveaux exercices et réfléchir à pourquoi telle chose marche et telle autre non. Et pour lui les exercices théâtraux utilisés en impro doivent idéalement être pratiqués au quotidien. Au cours de notre entretien il a eu cette phrase : “la raison principale de faire de l’impro, c’est de jouer sur la grande scène qui compte, celle de la vie.” Dans la bouche de quelqu’un n’ayant pas une démarche conceptuelle, une telle phrase est un cliché, mais la réflexion théorique de Caspar me l’a rendue tangible et sincère. Dans ses stages il aime tout particulièrement faire travailler “le voyage du héros”, une structure narrative que l’on retrouve dans beaucoup de légendes, contes, histoires ou scénarios.
Il y a plein de raisons de faire de l’impro : s’amuser, vaincre sa timidité, jouer à être un autre que soi… Mais pour moi, la raison principale c’est d’apprendre à jouer sur la grande scène qui compte, celle de la vie.
Les recommandations du professeur
Quelques livres qui tiennent à cœur à Caspar :
- Non-fiction:
- Le manuel d’Epictète
- Puissance du mythe, Joseph Campbell
- Vrai et faux : Blasphème et bon sens à l’usage de l’acteur, David Mamet
- Romans:
- Le loup des steppes, Herman Hesse
- La grimace, Heinrich Böll
- L’insoutenable légèreté de l’être, Milan Kundera
- Poésie:
- Les arbres ne rêvent sans doute pas de moi, Søren Ulrik Thomsen
- Le printemps et le reste, William Carlos Williams
- Un film:
- Cabaret, Bob Fosse
Caspar est un être gracieux doublé d’un expérimentateur altruiste. Quoi de mieux pour avoir le déclic en si bonne compagnie ? Quoi de mieux ?
Son secret est la victoire du Danemark en 1992 … ce qui le rend humain et ce qui peut nous rassurer !
super prof, on travaille la spontanéité, l’invention, l’idée qui vient sur scène plutôt qu’en caucus … on ne s’ennuie pas une seconde !