« L’improvisation, c’est du théâtre! »

Horaires et lieux

  • Impro Basic : lundi et mercredi de 19h à 21h et de 21h à 23h, soit quatre horaires distincts possibles: un atelier annuel pour débutants, 19 rue des Frigos, Paris 13
  • L’Atelier d’Improvisation : le mercredi de 19h30 à 22h, un atelier annuel pour les improvisateurs ayant au moins deux ans de pratique, 19 rue des Frigos, Paris 13 
  • Le Studio : le mardi de 19h30 à 22h30, un atelier annuel qui prolonge l’Atelier d’Improvisation avec pour objectif la préparation de spectacles, 19, rue des Frigos, Paris 13
  • Les Stages :  une journée, le week-end, pour travailler une problématique spécifique

Tarifs

  • Impro Basic: 580€ par an pour 30 séances (2 heures)
  • L’Atelier d’Improvisation : 680€ par an pour 30 séances (2 heures 30 minutes), inclut 6 représentations
  • Le Studio : 780€ par an pour 30 séances (3 heures), inclut 12 représentations
  • Les Stages : 70€ (stage d’une journée, 6h)

Stages à venir

Carte et formulaire de contact

Voici des cours d’improvisation qui respectent à la lettre la devise de Haut Les Cours : « Prenez vos loisirs au sérieux » ! Au sein de leur compagnie, Ian et Cyprien proposent un enseignement exigeant de l’impro visant à développer les compétences fondamentales de l’improvisateur. Pour eux, faire de l’impro c’est avant tout raconter des histoires, ne pas avoir peur d’exprimer son individualité et rechercher une interaction vraie avec ses partenaires et le public. Ce n’est pas rechercher des effets faciles pour faire rire le public à tout coup ou pour battre une équipe adverse. Leurs cours d’improvisation seront faits pour vous si vous êtes adepte d’une approche structurée et analytique de l’improvisation, si vous voulez faire autre chose que du match d’impro ou du cabaret, ou encore si vous voulez en savoir plus sur Keith Johnstone!

On aime

  • Une approche structurée et analytique de l’enseignement de l’improvisation.
  • Une improvisation qui louche du côté du théâtre et de ses enjeux forts, plutôt que du côté de la légèreté du cabaret ou du match.
  • Des groupes de très bon niveau et la possibilité pour les élèves de jouer dans des spectacles chaque année.
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Prendre l’improvisation au sérieux

Une chose est sûre, Ian et Cyprien prennent l’improvisation au sérieux. Laissez-moi vous en convaincre :

  • Pour rejoindre leur principal cours, l’Atelier d’Improvisation il faut passer une audition avant de s’engager sur deux ans pour rejoindre ensuite le Studio.
  • Les cours s’appuient tout particulièrement sur le système pédagogique de Keith Johnstone, un grand professeur d’improvisation théâtrale.
  • Cyprien et Ian y ajoutent les enseignements reçus de leurs expériences au sein d’écoles professionnelles telles que l’Ecole Lecoq et du Foyer.
  • Ian et Cyprien font preuve d’une grande exigence durant les cours, qui se traduit par des retours très francs sur les prestations des élèves.

C’était donc un cours d’improvisation à côté duquel Haut Les Cours ne pouvait décemment pas passer. Nous qui voulons « prendre les loisirs au sérieux », nous sommes servis!

C’est la volonté de diffuser l’enseignement de Keith Johnstone qui a amené Ian vers l’enseignement de l’improvisation. Cela a commencé en 2011 par la création du Groupe de Travail Keith Johnstone, un petit groupe semi-confidentiel de passionnés qui se retrouvaient tous les dimanches pour approfondir l’enseignement du maître. L’idée était de rassembler des personnes qui voulaient voir autre chose que du match d’improvisation ou du cabaret (grosso modo des sketchs courts avec des contraintes de jeu). Puis petit à petit de simples curieux ou encore des théâtreux à qui l’improvisation faisait peur les ont rejoints. Depuis 2015, le Groupe de Travail a évolué et est devenu l’Atelier d’Improvisation.

cours d'improvisation paris 18
Crédit photo: Again! Productions

L’Atelier d’Improvisation : le cours d’improvisation phare

Ian et Cyprien limitent la participation à leurs ateliers à deux ans: une année à l’Atelier d’Improvisation suivie d’une année au Studio. Leur objectif est avant tout de permettre à leurs élèves de devenir suffisamment autonomes pour rejoindre ensuite une troupe.

Je trouve personnellement ce comportement très éthique, l’élève n’est pas un client que l’on cherche à retenir mais un futur comédien à qui l’on fournit ses premières armes. Illustration de cette volonté de responsabiliser les élèves, dès le deuxième trimestre, ils commencent à prendre en charge eux-mêmes les exercices d’échauffement.

La finalité de l’Atelier d’Improvisation est de former des comédiens improvisateurs qui soient capable de jouer dans des spectacles de qualité professionnelle. Cela passe par l’ouverture sur un large panel de compétences et de notions théâtrales, afin de les rendre autonomes.

Dans l’Atelier d’Improvisation l’enseignement est très structuré. Les 30 séances de l’année se répartissent en cinq axes :

  • 1er axela spontanéité : c’est là que l’on travaille le fait de s’autoriser à suivre une inspiration.
  • 2ème axele corps, la voix, la présence : un travail sur ces outils essentiels du comédien.
  • 3ème et 4ème axesle jeu et l’écriture de la scène : on fait comprendre aux improvisateurs qu’ils sont des comédiens à part entière et pas uniquement des joueurs ou des jouteurs, qu’ils sont les dramaturges de leurs scènes.
  • 5ème axela mise en scène : c’est là que l’on aborde le spectacle d’improvisation.

Ian revendique ce qu’il appelle la « pédagogie de la tempête ». Une année c’est court, on n’a pas le temps de dédier plusieurs séances à une seule notion (celle de l’occupation de l’espace de la scène ou celle de l’acceptation par exemple). Ian et Cyprien vont donc vite: une notion est couverte en une séance. Même si l’élève a le sentiment de ne pas l’avoir complètement acquise, l’Atelier d’Improvisation continue d’avancer. Selon Ian, cette approche est guidée non seulement par la contrainte du temps mais également par des raisons pédagogiques. Cela oblige les élèves à se donner à fond à chaque séance. Par ailleurs, plus les notions s’accumulent, moins les élèves cherchent à tout « maîtriser » et plus il se rendent disponibles à l’expérience proposée en séance et à la mise en pratique.

Dans un échange par e-mail, Ian précisera les raisons de ce choix : « les compétences s’ancrent alors plus profondément car elles sont intégrées à un niveau inconscient. Elles s’agencent de manière plus naturelle que lorsque l’élève cherche à tout comprendre intellectuellement au lieu de faire confiance à son ressenti.

Les élèves développent ainsi un jeu plus complet et plus synthétique, qui mobilise harmonieusement les différentes notions abordées, loin d’une approche « boite à outils ». A un niveau plus métaphorique, cette pédagogie prépare l’élève à la réalité de la création théâtrale : il faut accepter de ne pas tout maîtriser dans le processus créatif, mais d’avancer en tentant de son mieux de trouver des solutions et de tenir une vision artistique. »

Comme le dit Keith Johnstone, « si demain il fallait réinventer le théâtre, l’improvisation serait un bon point de départ ». L’outil de l’improvisation peut permettre de rechercher les constantes fondamentales du théâtre. Et peut déboucher sur une démarche expérientielle et exigeante, à contre-courant d’une approche « boîte à outils » souvent défendue en improvisation.

Lors de la séance à laquelle j’ai assisté nous étions à la fin de l’année et les élèves commençaient à préparer leur création, c’est à dire un spectacle d’improvisation autour d’un thème. Le thème en était le « Le Plan ». Ian et Cyprien avaient donc demandé à chacun de ramener des objets leur évoquant un « plan ». Ils ont donc rapporté: des cartes (routières ou géographiques), des plans de ville ou de métro, des ardoises (sur lesquelles on peut planifier et effacer), des appareils photos (le plan d’une photo, ou d’un film), des outils de mesure (mètre, niveau…), un préservatif (pour le plan cul?). Et même un plan d’eau sous la forme d’un tupperware rempli à ras-bord! Ian et Cyprien ont ensuite demandé aux élèves de faire trois tas de ces objets. On s’est retrouvés avec un tas en lien avec la construction dans l’espace, un tas en lien avec la planification stratégique et un dernier tas de cartes géographiques.

Les élèves ont été répartis en trois groupes et ont disposé d’une heure en totale autonomie pour préparer une création improvisée à partir de ces notions. J’ai été un peu surpris du fait de donner autant de temps de préparation aux élèves là où en impro on met souvent en avant des temps de préparation très faibles, de l’ordre de quelques dizaines de secondes. Mais selon Ian cela permet de s’interroger en groupe sur les mécanismes de jeu et les choix de mise en scène qui représenteront au mieux l’aspect du thème retenu. Par exemple, le groupe ayant retenu « la construction de l’espace » a ainsi du trouver des règles de jeu communes (« comment représenter sur une même scène différentes hauteurs et profondeurs ? ») afin de restituer cette dimension du thème dans sa présentation finale.

cours d'impro théâtrale avec again productions
Crédit photo: Again! Productions

Les retours sont francs et directs. J’ai pu le constater lors de cette séance. Ian n’hésite pas à dire qu’il n’a pas bien compris certaines scènes et que des éléments étaient bancals. Mais la discussion fonctionne dans les deux sens : le cours finit toujours par un cercle de parole de dix minutes, où les élèves peuvent à leur tour partager leurs réflexions, leur ressenti et leurs critiques.

Le public de l’Atelier d’Improvisation, ce sont des personnes qui veulent être sérieuses avec l’impro. Les auditions du début d’année ne se font pas sur le niveau des candidats mais plutôt sur leur envie, leur attitude et la connexion qu’ils établissent. Il y a aussi bien des débutants que des gens qui ont cinq ans d’improvisation derrière eux, voire sont des comédiens professionnels.

Dans le cours que j’ai vu: quatre personnes avaient une longue expérience de l’improvisation, quatre en avaient fait un an et quatre étaient débutants ou avaient fait un peu de théâtre. Le système d’auditions peut être vu comme sévère mais j’ai pu constater qu’il permet de constituer un groupe extrêmement motivé et soudé.

Les autres ateliers scène : le Studio, les Stages, Impro Basic

La compagnie se tourne résolument vers la création. Il est fréquent que la compagnie crée un, deux voire trois spectacles chaque saison. On peut citer parmi ses créations des spectacles comme : Ce Que Les Journaux Ne Disent Pas; Midnight le Film Noir improvisé; Fuhigi! Histoires improvisées à la manière de Miyazaki… ainsi que les trois formats phares de Keith Johnstone (Theatresports, Gorilla Theatre et Maestro Impro).

La compagnie dispose ainsi d’un vrai savoir-faire en matière de création de spectacle improvisé. L’atelier du Studio permet d’en faire l’expérience pour tout improvisateur confirmé qui serait intéressé. Dans le Studio le professeur n’est plus professeur mais metteur en scène, les élèves se positionnent en comédiens et le travail réalisé sur dix semaines se finit sur quatre représentations.

Pour approfondir certaines sujets, il y a les stages thématiques du samedi, pour les comédiens sérieux et ayant une petite expérience. Les thèmes abordés sont par exemple « Mettre le Corps en Jeu », « Scènes Solo », « Jouer le Silence », « Scènes Maitre-Serviteur », « Improviser le Film Noir »…)

Les ateliers Impro Basic s’adressent aux grands débutants. Ces ateliers proposent de découvrir l’improvisation dans une logique de plaisir et de développement personnel au sein d’un groupe sur une année et peuvent servir de préparation avant d’intégrer l’Atelier d’Improvisation.

L’ Impro-Système Keith Johnstone

J’ai fréquemment entendu l’expression d' »improvisation à la Keith Johnstone » sans jamais avoir su de quoi il s’agissait. Ian était la personne idéale pour m’éclairer à ce sujet. Selon lui il s’agit, à un niveau fondamental, d’une improvisation qui cherche à améliorer l’individu dans sa globalité. « A l’origine, toute la théorie de Keith Johnstone est venue du fait que lui-même ne se sentait pas à l’aise dans sa peau. »

Par ailleurs, davantage que d’autres styles d’improvisation, le style de Keith Johnstone est proche des traditions théâtrales : « Il a toujours rattaché son enseignement au théâtre. Il y a une finalité théâtrale en ce sens qu’il y a une recherche de sens, ce n’est pas juste du divertissement. Il veut que les comédiens traitent des thèmes qui vont marquer l’auditoire : ça peut être léger ou bouffon, mais il ne faut pas que ce soit seulement ça ». Enfin ce qu’il y a d’important chez lui c’est « la notion de système, tous les éléments sont cohérents, il n’y a pas d’effet patchwork [comme cela peut-être le cas dans les manuels d’exercices d’improvisation qui donnent souvent une impression de pot-pourri] ».

La grande question que pose Keith Johnstone c’est « qu’est-ce que vous voulez dire en tant qu’individu, qu’est ce que vous avez d’unique à exprimer. »

Ian a écrit un petit article pour tenter d’esquisser en quelques points la pédagogie de Keith Johnstone. Je le reproduis en partie ici:

  • L’échec doit être célébré : si on n’échoue pas, on n’improvise pas.
  • Le feedback est essentiel : c’est le public qui nous éduque, et non l’inverse (mais attention à ne pas reproduire toujours les mêmes comportements, guidés notamment par la recherche du rire).
  • Le public vient avant tout voir des histoires. Une histoire est la mise en scène d’un changement.
  • Les comportements anti-narratifs et anti-théâtraux des improvisateurs s’expliquent par la peur qui est liée à leur volonté de “bien faire”.
  • Le process et l’interaction sont plus importants que le produit et le résultat.

L’aspect « système » est très important pour Ian et Cyprien. Ils veulent éviter que les élèves se limitent à picorer dans les techniques de Johnstone ou encore qu’ils n’en aient qu’une vision partielle. Par exemple, Johnstone est connu pour avoir développé la notion de « statuts », le fait que les personnages d’une scène ont chacun une position hiérarchique qui les rend plus susceptibles d’obéir ou au contraire de commander dans le cadre de la scène. Mais pour Ian, Johnstone est une mine d’exercices et de principes moins connus mais tout aussi riches, à pratiquer en cours d’improvisation comme en spectacle. Si vous souhaitez en savoir plus sur Keith Johnstone, le mieux est encore de se rendre sur son site (en anglais) ou encore de lire ses ouvrages.

La théorie de Johnstone est une mine d’exercices illustrant des principes et défendant une vision de la scène et du théâtre, et non une boite à outils.

Une approche différente de celle du match d’improvisation ou du cabaret

Les aficionados de spectacles d’improvisation en France réduisent souvent l’improvisation théâtrale à deux éléments :

  • l’aspect compétitif (présent dans le match d’improvisation mais pas dans le cabaret)
  • les contraintes de jeu (présentes à la fois dans le match et dans le cabaret). Cela peut être deux choses :
    • jouer dans un univers ou dans un style particuliers (à la façon d’un Molière, d’un western, d’un film de Hitchcock…)
    • respecter des règles formelles (jouer la même scène plusieurs fois dans un temps de plus en plus court, faire rimer les répliques…)

Ian et Cyprien entendent se détacher de ces contraintes dans leur enseignement. Ce n’est pas travailler des contraintes une par une qui permettra de produire un bon improvisateur (même s’il y a un vrai plaisir à jouer et à regarder une impro « à la Molière » bien menée). Ils préfèrent se situent à un niveau fondamental: « c’est une essentialisation de l’improvisation et de ce qu’est le théâtre » me dit Ian. Autrement dit, si vous cherchez à faire du match d’improvisation ou du cabaret, ces cours d’improvisation ne seront probablement pas adaptés.

L’objectif final de Ian et Cyprien est d’aider leurs élèves à développer une pratique qui leur permette d’être à la hauteur de leurs ambitions artistiques pour finalement se poser une question importante : « Qu’est-ce que j’ai à dire ? »

Également sur Haut Les Cours : Caspar Schjelbred, au sein d’Impro Supreme et d’Impro Academy, propose également des cours d’improvisation marqués par une forte exigence.

Stages à venir

1 réflexion au sujet de « « L’improvisation, c’est du théâtre! » »

  1. Pour moi il y a un avant et un après ce Cours! Aussi bien dans l’improvisation que dans le théâtre! C’est comme si quelqu’un te secouait, te reveillais…Grâce à Ian et Emmanuel on passe d’un état de l’impro deconne à une vraie vision et comprehension de cette discipline. Le plaisir d’improviser et de se sentir progresser avec chaque séance est incroyable. Avant les connaitre pour moi limpro était dans la tête et la deconne maintenant ils nous ont appris de jouer avec les tripes, le coeur, le corps et bien sûr la tête… L’honnêteté intellectuelle des professeurs est dans cette phrase de fin du Cours qui ne dure qu’un an : «Maintenant c’est la fin, faites vos choix pour la suite de votre parcours d’improvisation, aller voir ailleurs…nous vous proposons differentes possibilités de jouer» Honnêteté, exigence, travail, discipline et bonne humeur…

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